Si vous avez bien suivi notre tuto, vous avez des plaquettes toutes neuves. Mais vous trouvez que votre freinage n’est pas encore au top, et qu’il faiblit au fur et à mesure des tours de piste (ou de périph, au choix).

Avant de changer de moto, il serait peut-être prudent de faire une petite purge de liquide de frein. C’est une opération qui fait souvent peur car elle touche à un organe de sécurité de la moto. Mais si vous êtes un peu précautionneux, il n’y a aucun souci, vous allez y arriver.

Dans ce billet, nous allons expliquer POURQUOI il faut changer le liquide de frein. Et surtout qu’est-ce que le liquide de frein, et lequel choisir.

Pourquoi changer le liquide de frein

Pour freiner, vous actionnez le levier situé à droite (ou la pédale), et le piston du maitre-cylindre va venir pousser le liquide de frein à travers une durite. Au bout de cette durite, il y a votre étrier de frein, muni de pistons. Le liquide va pousser ces pistons, qui vont coller les plaquettes sur le disque, et hop, ça freine.

Pour avoir un freinage au top, il faut que votre liquide soit incompressible. En gros que la force que vous appliquez sur le levier soit intégralement retransmise aux pistons. Et ça tombe bien, le liquide de frein est fait pour. Sauf qu’il a aussi une autre particularité : il s’use, il résiste à de hautes températures et surtout il adore l’eau (oui, ça fait trois). Sauf que l’eau ça se transforme en vapeur et qu’en plus elle n’est pas incompressible. Au fur et à mesure que vous allez freiner, votre freinage va devenir moins bon.

C’est pour cela qu’il faut changer votre liquide de temps en temps, surtout s’il a une couleur marron pas du tout d’origine.

DOT 3 ? DOT 4 ? Soleil !

Vous êtes convaincu que vous pouvez le faire ? C’est le moment de choisir le liquide qu’il vous faut. Le plus simple est de regarder sur votre bocal de frein, le constructeur de la moto y a indiqué le type de DOT qu’il vous faut.

Vu que vous êtes ici, vous êtes curieux, et vous vous demandez ce que signifie ce DOT. Accrochez vous, ça vient des US : ça veut dire Department of Transportation. Ouais m’sieur-dame, ça veut dire département des transports. Et  c’est eux qui définissent les normes DOT. Voilà, vous savez tout. Imaginez si la Poirsouille Endurance Team faisait une norme avec ses initiales…

Il existe cependant plusieurs DOT. Ceux qu’on retrouve en moto sont les 3, 4 et 5.1. Oui, 5.1 et non pas 5. C’est important de noter la différence. Pour faire simple plus le chiffre est bas, moins le liquide va être performant sur le long terme (il va bouillir plus vite), mais plus il va durer longtemps. C’est comme ça, on peut pas avoir la performance et la longévité. Pour un usage route, un DOT 4 va très bien. Pour un usage piste, on va partir sur du 5.1 car on utilise plus les freins. Mais il faudra penser à le changer régulièrement.

Et le DOT 5 alors ? C’est quoi ? C’est un liquide de frein pas comme les autres. Il a grosso modo les mêmes caractéristiques au niveau température et amour de l’eau que le DOT 5.1 mais contrairement à lui (et aux DOT 3 et 4), il n’est pas synthétique. Le DOT 5 est fait à base de silicone, qui n’aime pas du tout l’eau mais adore le caoutchouc : il le ronge. Et vu qu’il y a pas mal de caoutchouc dans votre système de freinage, il n’est pas conseillé d’utiliser du DOT 5.

Voilà, vous savez tout sur le DOT, ce fameux liquide qui fera de vous un lâche, mais un lâche vivant. La semaine prochaine, on passe aux travaux pratiques !